Reno Montague _____________________________ | Sujet: Appartement Colin's - Chambre n°19 - Mer 30 Mar - 14:04 | |
| Appartement Colin's - Chambre n°19 Reno 5h03. Le réveil sonna d’un bip aigu et régulier. Allongé sur le ventre, l’homme tendit une main paresseuse vers l’appareil. Ses longs doigts fins que l’on aurait pu croire à un pianiste, et écorchés par endroit, effleurèrent un bouton. Il le pressa et le bruit désagréable cessa aussitôt. La main retomba mollement dans le vide et toucha un instant le sol froid. Il frissonna. Le silence refit surface. Pourtant, on entendait au loin des vagues sons qui s’apparentaient au murmure de la ville - klaxons et engins de construction semblerait-il -, qui s’éveillait lentement elle aussi. Quelques minutes s’écoulèrent, et l’individu remua enfin. D’abord, ce fut un léger sursaut. Sans doute était-il encore dans le monde des rêves ? Puis les mouvements se firent plus précis et plus amples. Son bras nu remonta jusqu’à lui et se glissa sous la couverture qui abritait une douce chaleur. Son visage, tourné de profil, bascula lentement dans le coussin. Ses bras se resserrèrent tout autour. Il savoura encore quelques instants ce délicieux moment de sérénité, avant de s’étirer longuement. Il soupira. L’homme se détacha, avec cette même paresse de l’oreiller et souffla les quelques mèches qui lui voilaient le visage. Ses paupières s’ouvrirent lentement, dévoilant des yeux bleutés et vifs malgré une certaine trace de sommeil. Il s’assit en tailleur, faisant s’échouer la couette au bas de son dos, les mains posées sur ses jambes musclées. Il bascula sa tête en arrière et s’étira pour la seconde fois. Sa chevelure de feu, soyeuse et rebelle, tombait en cascade sur ses épaules pâles mais viriles. Le soleil, qui perçait timidement par un volet mal-entrebâillé, venait sublimer cette rivière rouge en la parant de reflets dorés. Jamais personne ne l’avait vu ainsi ; les cheveux détachés. Peut-être voulait-il garder ce style si particulier, court de face, long de derrière et ramené en une queue de cheval, et ainsi affirmer son caractère unique et indomptable qu’il revendiquait tant ? Il examina furtivement la pièce: un lit, une table de chevet et un réveil, une armoire, une table basse sur laquelle reposait une télévision, une tapisserie anis délavée, décorée avec des photos en tout genre, et un parquet qui avait déjà fait son temps ; pour synthétiser le tout. Ce n’était pas un grand luxe d’habiter ici, mais il fallait bien se rendre à l’évidence: se plaindre de ce que l’on possédait ici, à Midgar, ville très hétérogène concernant les richesses de chacun - et à majorité de pauvres -, était quelque chose qui était devenue inconcevable à cette époque. Il baissa les yeux. Une bouteille de bière vide jonchant délibérément - ou non - sur le sol et une corbeille remplie de bile humaine, étaient le misérable témoin d’une nuit houleuse et bien arrosée. Il tira une grimace.
« Pas très ragoûtant d'bon matin… »
Les yeux clos, l’homme se massa délicatement le front, comme pour essayer d’en faire ressurgir les réminiscences de la soirée. Mais rien. Il se leva, quittant alors son doux cocon, et se rendit dans la salle de bain d’un pas nonchalant. Il posa rapidement un doigt sur l'interrupteur et une lumière jaunâtre envahit la pièce. L’homme s’approcha machinalement du lavabo, et ne pu s’empêcher de plonger son regard dans le miroir. Il n’y avait pas à dire: ce garçon avait décidément un charme fou. Autant pour sa chevelure flamboyante qu’à l’air décontracté qu’il affichait avec cette assurance et cette simplicité irrésistible, incomparable. Sans parler de son sourire de tombeur, ou bien encore ces tablettes bien dessinées qui sculptaient joliment son ventre. Un physique de rêve en somme. Il était vrai que n’importe quelle fille pouvait rapidement succomber à cette attraction, et tomber dans les mailles de son filet. Mais mieux vaudrait pour elle de le connaitre ne serait-ce qu’un tantinet. Car en dehors de son aspect angélique et admirable, se cachait un véritable chasseur. Sans doute une mauvaise habitude prise à cause de son emploi… Il se décrocha sans bien de mal du miroir. Bien qu’il attachait une certaine importance à son physique, cela ne lui montait pas à la tête. Il n’était pas du genre narcissique - ou tout du moins, ne le faisait pas savoir -, ça non. Il méprisait ce genre de personnes plus qu’autre chose. Il ouvrit le robinet de la douche et fit glisser le peu de tissu qui lui restait le long de son corps. Il entra dans la cabine, et resta de longues minutes appuyé contre la paroi froide de la douche. Il sentait chaque goutte brûlante courir sur sa peau, empruntant des routes plus ou moins sinueuses. Ecoutant la mélodie de cette pluie artificielle, ses muscles se détendirent un peu plus. Un moment de relaxation avant une dure journée, ça ne se refuse pas après tout ! « I’m Reno, and I’m a TURKS. ‘Cause it’s our job » [Se rend aux bureaux -> L'ennui d'un jour...] |
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